Le vendredi 2 juin 2023, MM. Jérôme Dréano, François-Xavier Pôtel, Alexandre Le Hardy et Laurent Georget, se sont rendus comme représentants de l’association au premier Forum Climat et Territoires, organisé par le Haut Conseil Breton pour le Climat.
Ce forum a pris place à Lorient au bâtiment dit “Le Paquebot”, de l’Université de Bretagne Sud.
M. Loïc Chesnais-Girard, président de la région Bretagne a ouvert le forum dans un discours d’accueil rappelant la raison d’être du HCBC. Il est revenu sur les origines du HCBC, issu de la Breizh COP, lancé après la COP 21. Le HCBC a une mission complémentaire du CESER, le Conseil économique, social et économique régionale. La constitution du HCBC est l’un des engagements du conseil régional, de même que la création d’un vice-président en charge du climat.
M. Chesnais-Girard a rappelé la vocation du HCBC à être porteur d’un éclairage scientifique indépendant. (Pour plus de détails sur la constitution et la mission du HCBC, nos renvoyons nos lecteurs à la présentation qu’en a fait le M. Vincent Dubreuil lors de l’AG de l’association en novembre 2022 : https://www.asso-mb.fr/article/15.)
M. Chesnais-Girard a ensuite évoqué une échéance importante pour la Bretagne : la signature du SRADDET : le Schéma Régional d’Aménagement, Développement Durable et Égalité des Territoires, qui guide l’action des collectivités locales dans leur politique d’aménagement et de lutte contre le réchauffement climatique. En particulier, le conseil régional doit acter l’arrêt de la consommation et artificialisation des terres agricoles via des quotas (environ 3000ha par an sont consommés actuellement en Bretagne, l’objectif est de 0 en 2040).
Enfin, M. Chesnais-Girard a insisté sur l’importance du rôle de la fiscalité dans la transition écologique, en particulier pour réduire les inégalités, augmenter l’acceptabilité des mesures à prendre et protéger la justice sociale.
Ensuite, Mme Sylvie Pimbert, vice-présidente de l’UBS responsabilité sociétale et environnementale, a pris la parole pour accueillir les participants au forum au nom de l’université. Elle a détaillé des décisions prises par l’université dans son engagement climatique. En particulier, une formation à la transition écologique est désormais donnée à tous les enseignants et la transition écologique est également inscrite dans le tronc commun transversal pour les étudiants. Enfin une réflexion sur les futures formations est lancée. Des masters et diplômes universitaires sur l’aménagement des territoires sont en construction ou test.
Enfin, Mme Anne-Marie Tréguier, co-présidente du HCBC avec M. Vincent Dubreuil, a détaillé les actions du HCBC et a rappelé que les avis déjà produits par le conseil sont disponibles sur le site web du conseil régional. Elle a également rappelé la deuxième mission du HCBC qui est la diffusion scientifique des recherches concernant le changement climatique et l’adaptation à celui-ci. Le HCBC a publié un bulletin en mars dernier sur les impacts du changement climatique en Bretagne (qu’il s’agisse des territoires, de la biodiversité, etc.) et ce bulletin sera une publication annuelle.
La matinée s’est poursuivie par deux tables rondes, réunissant chacune des élus ou fonctionnaires de collectivités, présentant chacun leur mission et leur retour d’expérience sur un thème pendant cinq minutes. Ensuite, un temps d’échange était dédié aux questions du public.
La première table ronde portait sur la sécheresse de 2022 et ses conséquences sur les réseaux d’approvisionnement et les mentalités, ainsi que sur les leçons à retenir pour l’avenir et les efforts à fournir.
La table ronde a été introduite par Gérard Gruau, membre du HCBC, biogéochimiste et spécialiste des impacts du changement climatique et des activités humaines sur la qualité de l’eau. Il a rappelé que la Bretagne est une région à risque hydrique. Bien qu’elle dispose de nappes phréatiques, les eaux souterraines sont difficiles à capter en raison de la nature géologique du sol. Les besoins en eau doivent donc essentiellement être satisfaits par les eaux de surface. De plus, dans l’est de la région, les pluies sont relativement faibles, par conséquent, les crises hydriques se produisent rapidement (note : la norme de pluviométrie annuelle à Brest est d’environ 1300mm et d’un peu moins de 700mm à Rennes).
L’enjeu de la quantité d’eau n’est pas le seul, la qualité des eaux est également mise en danger par les séchereses. Il est prévu dans les décennies à venir que les sécheresses s’aggravent. En effet, les projections du GIEC ne prévoit pas d’évolution du total annuel moyen de précipitations ni dans un sens, ni dans un autre. Par conséquent, la simple augmentation de la température provoquera davantage d’évaporation qu’aujourd’hui.
Le premier intervenant est M. Bruno Ricard, du syndicat mixte Eau de Dinan et également élu à Dinan agglomération, entre autres charges. Il a détaillé la situation de stress hydrique intense qui a abouti à une crise en 2022. 50% des points d’observations réguliers étaient à sec (sur environ 300 points dans le bassin de la Rance). L’infrastructure a tenu (cette fois). Pour le moment, le pire a été évité et l’approvisionnement a pu être maintenu. Les perspectives sont inquiétantes car on atteint déjà les limites de l’infrastructure alors que la population augmente. La conclusion de l’intervention de M. Ricard est qu’il fallait monter en compétences et améliorer la connaissance de la ressource eau via des études. Il faudra garder à l’esprit les milieux et la biodiversité pour augmenter le réseau d’approvisionnement et surtout les limites de la ressource. Il n’y a pas d’autres solutions pour l’avenir que la sobriété.
Le deuxième intervenant est M. Thierry Éveno, vice-président de la communauté de communes Golfe du Morbihan - Vannes agglomération. Il commence par préciser que la stratégie Air, Eau, Climat n’est plus un plan abstrait mais intégré dans le Schéma de Cohésion Territorial (SCoT). En revenant sur l’année 2022, il explique que le premier problème a été logistique : les châteaux d’eau se vidant plus vite qu’ils ne se remplissaient, l’infrastructure est mise à l’épreuve. Ensuite s’est posé la question du manque d’eau et enfin de la qualité de l’eau restant à distribuer. La difficulté à surmonter prochainement est que les usines ont été poussées à bout (avec le risque d’accident que cela entraîne). À plus long terme, M. Éveno a souligné les problèmes de recrutement de personnel qualifié et les tensions sur les effectifs. Pour l’avenir, M. Éveno tire les mêmes conclusions que son confrère de Dinan : il faut améliorer la connaissance de la ressource. Il faudra également mieux assurer le suivi et l’optimisation des installations. Enfin les réseaux d’eau devront être mieux intégrées dans l’aménagement, en particulier les interconnexions pour les échanges d’eau entre les différents réseaux en Bretagne.
La troisième intervenante est Mme Françoise Jéhanno, directrice générale du syndicat mixte Eau du Morbihan. Le réseau d’Eau du Morbihan est constitué de quarante-sept usines de production et a des interconnexions avec tous les réseaux avoisinants. En 2022, l’impact sur les installations a été très brutal. En particulier, le deuxième pic au-delà de 40°C a coïncidé avec l’arrivée au week-end de la mi-juillet avec l’arrivée de la population estivale. Alors que le réseau a été dimensionné pour la population de 2030, il a atteint sa capacité maximale. Les ressources locales n’ont pas suffi, les interconnexions ont été très sollicitées pour maintenir l’approvisionnement en eau aux usagers. Pour éviter des ruptures d’alimentation, des dérogations ont même été prises pour transporter des eaux brutes d’une retenue à une autre. Mme Jéhanno a expliqué également qu’outre l’été, l’arrière-saison est critique : bien que la population revienne à son niveau de base, les débits sont très bas dans les cours d’eau. Pour l’avenir, Mme Jéhanno a exposé l’idée d’une meilleure typologie des abonnés, pour prévoir, surtout en situation de crise, les usages.
Le quatrième intervenant est Charles David, de la Chambre d’agriculture. Il a commencé par rappeler que la date de récolte du maïs a avancé de 40 jours depuis 1970. Le réchauffement climatique est donc bien connu et compris des agriculteurs. En revanche, le problème pesant sur la ressource en eau n’est pas bien cerné. En 2022, la sécheresse a entraîné d’importantes pertes de production, -50% sur le haricot vert par exemple. Le stress hydrique a entraîné une mortalité accrue sur les bovins. Ce qui ressort de cette année est surtout le manque d’anticipation des acteurs. Jusqu’à présent, dans l’agriculture, l’accent dans la lutte sur le changement climatique a essentiellement été mis sur la réduction des émissions mais pas sur l’adaptation. M. David se pose la question de quels leviers utiliser et de comment être plus sobre. Par exemple, dans l’élevage, 80% des usages en eau concerne l’alimentation des animaux. Par conséquent, comment réduire cet usage ? Enfin, avec le réchauffement climatique, certaines productions comme les cultures légumières nécessiteront plus d’irrigation qu’actuellement.
La cinquième et dernière intervenante est Mme Hélène Anquetil, de l’Office Français de la Biodiversité. En 2022, le phénomène observé a été une sécheresse globale, ce qui est plutôt rare en Bretagne. En effet, en général, au moins l’ouest de la région est protégé en général. Un manque d’anticipation a été constaté dans la réponse aux problèmes, en raison du décalage entre la sécheresse météorologique (absence de précipitations) et la sécheresse hydrologique (assèchement des cours d’eau). Sur les cent vingt-neuf stations d’observations des débits, on a observé des baisses généralisées, même si certains cours d’eau sont alimentés par le sous-sol. Certains arbitrages pris en urgence et mal anticipés ont des conséquences directes sur les milieux naturels, en particulier les rejets d’eau usées dans les cours d’eau trop bas, ce qui fait que ces rejets sont insuffisamment dilués, et la baisse des débits réservés, ce qui restreint les habitats et voies de passage de poissons et amphibiens. Pour l’avenir, il est important de noter que les écosystèmes récupérant le mieux sont ceux les mieux préservés : ceux comprenant des zones refuge de plus grande profondeur pour les poissons, assurant des eaux plus fraîches, et sans obstacle pour la circulation des animaux.
La table ronde s’est ensuite poursuivie par un échange par le public.
Un médecin généraliste a posé la question de savoir comment, si une meilleure alimentation passe par le végétal, y arriver en Bretagne.
M. David : La végatalisation est en route. Du point de vue de la consommation en eau, les cultures céréalières consomment moins mais pas le maraîchage. De plus, les cultures ne sont pas interchangeables simplement. Certaines zones humides propres à l’élevage ne le seront pas pour les cultures.
M. Éveno : Sur un autre aspect lié à l’eau et la santé, la pollution de l’eau commence a être un problème, certains pompages sont à condamner.
Une personne du public a soulevé la question de la fiscalité et du manque d’anticipation. En effet, les arrêtés de restriction d’eau sont intervenus le 15 août, au départ des vacanciers. Quid de la justice sociale dans ce cas ? Pourquoi faire peser les restrictions uniquement sur les habitants permanents ?
Un plombier dans le public a posé la question des pertes sur le réseau.
Mme Anquetil : Le taux de perte en Bretagne est d’environ 15% ce qui fait de la région une bonne élève en France, l’objectif est de 20% en France, certaines localités dépassent les 40%.
M. Ricard : Retirer l’eau potable des chasses d’eau économiserait également 15%.
Un membre de la chambre d’agriculture dans le public a pris la parole pour revenir sur la végétalisation de l’agriculture. Des indicateurs sont en préparation pour les plantes et arbres à favoriser à l’avenir.
Un membre du public a posé la question des mesures anticipées pour cette année, étant donné le manque d’anticipation de l’an dernier.
Un membre du public a demandé s’il était possible de s’inspirer des politiques de gestion de l’énergie pour l’eau.
La deuxième table ronde était présidée par M. Vincent Dubreuil et avait pour thème l’adaptation au changmeent climatique, qui est l’autre volet de la lutte contre le changement climatique, avec l’atténuation (réduction des émissions de gaz à effet de serre et captation du CO2).
La première intervenante est Mme Béatrice Quenault, économiste et membre du HCBC pour un rappel des notions de risque, vulnérabilité et résilience, et leur définition scientifique. Mme Quenault a commencé par rappeler que les impacts du changement climatique sont de deux sortes : les impacts graduels comme l’augmentation du niveau des océans et les catastrophes ou événements météorologique extrêmes comme la sécheresse de 2022. Ces deux types d’impact ont évidemment un certain niveau de convergence. L’augmentation de la température moyenne entraîne des pics de chaleur plus importants et fréquents par exemple. Le risque est défini par l’intersection de trois composantes : - l’aléa : la probabilité d’occurrence d’un phénomène dangereux ; - la vulnérabilité : le degré d’exposition et de sensibilité à ce phénomène ; - la résilience : la capacité d’adaptation ou résistance à ce phénomène. Les facteurs de risques globaux influent sur ces composantes. L’objectif de la gestion du risque est de rendre ce risque acceptable en diminuant le danger qu’il représente pour la société. Pour cela deux approches sont à coordonner : - se protéger : en diminuant l’aléa (dans le cas du réchauffement climatique, en réduisant les émissions de CO2 pour limiter le réchauffement) ; - mieux résister : diminuer la vulnérabilité (par exemple, en sélectionnant des cultures mieux résistantes à la sécheresse pour maintenir les productions). La résilience est un concept dont la définition a changé au fil du temps depuis son introduction à l’ONU par la communauté scientifique dans les années 50. Au départ, on parlait surtout de résilience dans une version réactive : faire face au choc et revenir à l’état stable antérieur à la survenue d’une crise. Aujourd’hui, la résilience comprend une dimension proactive : se préparer aux chocs pour reconstruire et réorganiser les systèmes de façon plus résistante. En d’autres termes, le discours n’est plus tant de lutter contre les catastrophes mais de vivre avec.
Le deuxième intervenant est M. Ronan Dantec, sénateur de Loire-Atlantique et vice-président de la commission sur l’aménagement et le développement durable. Il a commencé son intervention en rappelant un message fort : le chiffre de +4°C de réchauffement en France à l’horizon 2100 (soit +3°C au niveau mondial en moyenne) a été accepté à l’unanimité en commission transpartisane. C’est donc le chiffre qui guidera tous les plans et stratégies d’adaptation. Le changement est gigantesque par rapport aux 2°C qui étaient auparavant le chiffre retenu. M. Ronan Dantec s’est donc félicité qu’on soit sorti du faux débat entre atténuation et adaptation et que la lutte contre le réchauffement cliamtique soit entrée dans une phase de réalisme politique. Il a dégagé trois défis ou chantiers importants. Le premier est pour le HCBC. M. Ronan Dantec a souligné qu’il s’agit d’un comité scientifique et que les scientifiques sont, de par la nature de leur travail, très attaché à la notion d’incertitudes, d’où les multiples scénarios et projections publiées par le GIEC. Or, cette façon de procéder handicape l’action polition. M. Ronan Dantec a donc appelé de ces vœux que le HCBC soit capable de dégager un scénario médian le plus réaliste qui guide clairement l’action politique. Le deuxième défi est cette fois pour les acteurs politiques : comment dimensionner l’action publique pour la rendre la plus efficace possible ? Comme arbitrer les financements des actions à mener, comment savoir lesquels sont à sélectionner et prioriser ? Enfin le troisième défi est pour la société dans son ensemble. M. Ronan Dantec a expliqué que la résilience après une catastrophe est un processus relativement connu, voire maîtrisé, mais comme l’a rappelé Mme Quenault, les événements climatiques extrêmes ne sont pas le seul danger, il faut également faire face aux changements graduels. Cette logique graduelle n’est à l’heure pas maîtrisée, il faudra donc trouver les solutions appropriées. Enfin M. Ronan Dantec a conclu son exposé en insistant sur le fait que l’adaptation sera un combat politique, au sens noble du terme, et qu’il ne trouvera de résolution que dans la constructions de compromis pour dégager la meilleure trajectoire.
Le troisième intervenant est M. Michaël Quernez, élu de Quimperlé et vice-président de la région Bretagne en charge du climat et de la mobilité. Il a expliqué les missions à l’échelle régionale en terme d’adaptation au changement climatique : - la gouvernance régionale de l’adaptation par l’appropriation en ce qui concerne la région des lois, directives et réglementations nationales et européennes, comme à travers l’adoption du SRADDET ; - le support des collectivités locales dans leur rédaction et adoption des plans locaux et le financement des aménagements ; - le financement du HCBC et des observatoires (climat, biodiversité, énergie, etc.). Un plan a été mis sur pied afin de sensibiliser et former agents et élus à la question du réchauffement climatique et de l’adaptation. Un grand plan d’aménagement des équipements relevants de l’échelle régionale comme les lycées, ports et infrastructure de mobilité est en cours d’exécution pour la préparation aux fortes chaleurs, riques d’inondation, sécheresse, etc. Enfin, M. Micha¨el Quernez a insisté sur la nécessiter de territorialiser les politiques d’aménagement au bon niveau de responsabilité, en général les intercommunalités.
Le quatrième intervenant, M. Bruno Paris, élu de Lorien agglomération a ensuite pris la parole pour exposer le cas de l’île de Groix en 2022. Cette commune a la particularité de passer d’une population de 2200 habitants à l’année à 22000 pendant la haute saison. Comme les élus de la première table ronde, M. Paris a donc expliqué la très forte pression que cet afflux de personnes a fait peser sur les infrastructures pendant l’été 2022. En particulier, l’unique barrage de l’île a atteint sa limite. Il a également fallu installer une unité de désalinisation, réduire la pression d’eau disponible pour maintenir l’approvisionnement et encourager les résidents à baisser leur consommation. Au total, grâce à l’effort de pédagogie engagé, environ 20% de consommation d’eau a pu être évitée. Cela a permis à M. Paris de conclure qu’en terme d’adaptation, il est possible d’agir de façon simple sur la sobriété avec des effets très notables.
Enfin, le cinquième et dernier intervenant a été M. Andy Smith, directeur de recherche au centre Émile Durkheim (sciences politiques) à Bordeaux. Il est porteur du projet PECAPlo consistant à étudier l’adoption par les collectivités locales des PCAET (Plans Climat-Air-Énergie Territoriaux). Il a décrit l’adaptation comme étant encore le parent pauvre des politiques de réaction au changement climatique. Ces dernières relèvent encore trop souvent de la gestion de crise plutôt que de la résilience proactive. De plus, les questions climatiques sont encore trop souvent uniquement l’affaire de techniciens et pas assez d’élus. Enfin, les réflexions sont trop souvent menées avec l’idée de kits à appliquer plutôt que de faire l’objet d’adaptations mûrement réfléchies localement. M. Smith a conclu en disant qu’il faudrait passer de l’adaptation ajustement à l’daptation transformatrice. Au final, il a tiré un bilan assez triste de l’étude, les collectivités s’approprient globalement mal du sujet de l’adaptation.
La table ronde s’est ensuite poursuivie par une séance de questions et d’échange avec le public.
Un élu de Groix : Quelles sont les projections pour 2023 ?
Une conseillère régionale - Les Verts : Est-ce que les outils de cartographie des risques locaux existent et peuvent être mis à disposition pour éviter des catastrophe comme celle de la Faute-sur-Mer ?
La France s’est opposé à la taxe financière (écotaxe). Quels moyens financiers peuvent être dégagés pour financer l’adaptation ?
Comment est-il possible de tester des solutions innovantes localement ? Quels sont les points de blocage généralement ?
M. Paris : Il y a trop d’individualisme dans la société et des débats trop vifs sur ces questions. Le compromis que M. Ronan Dantec appelle de ses vœux est louable mais on en est loin. Le mille-feuilles réglementaire est encore un problème également.
M. Dantec : L’État manque de transparence globalement, vis-à-vis à la fois des collectivités et de la société civile. L’exemple de Notre-Dame-des-Landes (note : M. Dantec n’a pas explicitement cité ce nom mais l’a implicitement fait comprendre à l’assemblée) montre une gestion trop verticale et ignorante des échelons locaux. De plus, il tient souvent un discours (en particulier auprès de l’Europe) tout en agissant de manière opposée en pratique. Par exemple, la France a avancé beaucoup d’engagements ambitieux, tout en bloquant les possibilités de financement par la fiscalité. Globalement, l’État ne fait pas assez confiance aux collectivités.
Qu’en est-il de l’acceptabilité des mesures et de la justice sociale dans les politiques d’adaptation ? Quels sont les lieux de dialogue pour les citoyens ?
M. Dubreuil : Une des missions du HCBC est précisément de construire ces lieux de dialogue, comme le présent forum.
M. Quernez : Beaucoup de tests sont à l’étude, on teste des mécanisme de commissions citoyennes intercommunales en particulier.
Le forum s’est ensuite poursuivi l’après-midi par des ateliers et le soir par une conférence de Mme Yamina Saheb, co-autrice du dernier rapport du GIEC (article à venir).